Il y a quelques années, une polémique avait été soulevée sur la présence du coton génétiquement modifié au Cameroun. Rigobert Ntep, le coordonnateur national du Programme sur la biosécurité et point focal du Protocole de Cartagena explique en rassurant que ce qui n’était encore qu’au stade des essais s’est fait dans le respect de la réglementation en vigueur
La Société de développement du coton au Cameroun avait entreprise des essais pour l’introduction du coton génétiquement modifié (OGM) dans ses exploitations. Une expérience qui avait fait couler beaucoup d’encre de de salive. « La SODECOTON, avec un de ses partenaires, a voulu introduire le coton génétiquement modifié au Cameroun la procédure voudrait que l’on commence par des tests en milieu strictement confiné et progressivement qu’on ouvre et on observe avant d’ouvrir dans l’environnement , on prend des précautions pour s’assurer que le nouveau matériel végétal que l’on apporte dans le pays ne perturbe pas ce qu’on connaît déjà ; par exemple pour le coton, il y a une attention particulière qui est portée sur la longueur des fibres », a expliqué Rigobert Ntep, Coordonnateur national du Programme sur la Biosécurité.
La société a suivi la procédure normale ; « Il y a eu cette première étape qui a autorisé SODECOTON et son partenaire à importer des semences génétiquement modifier pour faire des tests en milieu confiné, dans ce milieu confiné nus n’avons pas observé quelque chose qui perturbait les autres cultures ni même le coton naturel qui se cultive dans cette partie du pays. Nous avons donné l’accord pour que les recherches se poursuivent. Elles se sont poursuivies en milieu semi-ouvert c’est-à-dire avec des barrières pour que rien ne s’échappe, semence ou pollen. On ouvre mais on contrôle. Cette autre phase d’essai s’est avérée concluante et donc l’administration qui en a la charge ne voyait pas d’inconvénient pour qu’on aille en milieu ouvert », a reconnu M. Ntep
« Sauf que pour qu’on aille en milieu ouvert, il faut que la partie qui faisait les essais fasse la demande. SODECOTON et son partenaire n’ont pas fait la demande pour continuer les essais et le processus s’est arrêté là. Ce que nous avons fait c’est d’aller détruire le matériel qui avait été produit dans la cadre des essais pour qu’on s’assure qu’on n’a plus rien dans ce sens et entretemps il y a eu des polémiques. Ça a commencé au Burkina Faso, les paysans qui avaient apprécié le coton OGM ont commencé à dire que ses fibres étaient moins longues que les fibres naturelles. Il y a eu un débat entre les pro-OGM et ceux qui étaient contre les OGM, cela a amené la SODECOTON à arrêter son projet. Les OGM, c’est pour faire le business pas pour satisfaire les populations. L’affaire s’est arrêtée là », a précisé le Coordonnateur national du Programme sur la Biosécurité.
« Mais ça ne signifie pas que les OGM ne circulent pas au Cameroun. Les OGM ne sont pas interdits mais le principe des précautions doit prévaloir et avant de les introduire il faut passer par des tests pour s’assurer qu’il n’y a pas de risques. Et quand bien même il y aurait des risques que l’on s’assure qu’ils sont gérables. C’est ce à quoi nous avons veillé dans le cas de la SODECOTON et son partenaire. A la destruction du matériel végétal de la SODECOTON j’étais présente j’ai documenté il y a des procès-verbaux qui ont été signés et la Convention sur la diversité biologique a été informée. C’est une obligation et ça doit être documenté dans une sorte de clearing house pour qu’on sache qu’au Cameroun il y a eu un tel OGM qui a été introduit », a-t-il renseigné.

Rigobert Ntep
« Nous avons une législation et une règlementation sur la prévention des risques biotechnologiques au-delà du protocole de Cartagena. En 2003, après avoir ratifié ledit protocole, une loi sur la biotechnologie moderne a été votée, un décret d’application de cette loi a été signé par le Premier ministre Peter Mafani Musonge 2007 et un arrêté mettant en place comité national de prévention des risques sur la biotechnologie. Il faut maintenant migrer vers ces instruments qui n’étaient pas pris en compte à l’époque. Vous avez entendu parler des moustiques males qu’on castre ou les anophèles femelles dont on perturbe le cycle de reproduction dans la lutte contre le paludisme ! C’est pour une cause noble ; sauf qu’il faut prendre des précautions pour qu’on ne déshabille pas saint Pierre pour habiller saint Paul » a-t-il fait savoir.
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