Cette somme sera débloquée par la Commission européenne en partenariat avec l’Agence française de développement et DNDi en vue de barrer la voie à cette maladie qui gagne désormais tout le monde, selon un communiqué parvenu à notre rédaction.
Cette somme sera débloquée par la Commission européenne en partenariat avec l’Agence française de développement et DNDi en vue de barrer la voie à cette maladie qui gagne désormais tout le monde, selon un communiqué parvenu à notre rédaction.
Le changement climatique et les mouvements des personnes et des biens aidant, la dengue, autrefois considérée, comme une maladie tropicale se propage rapidement dans le monde. Il est même noté une augmentation du nombre de cas dans plusieurs pays européens, qui jusqu’ici n’étaient non-touchés. Seulement, cette maladie reste encore sans traitement spécifique. La lutte se limitant à l’élimination du moustique vecteur (Aedes), et la vaccination. Mais la couverture vaccinale reste faible et l’efficacité des vaccins varie selon l’exposition préalable du patient et le sérotype du virus ; les traitements représentent donc un ajout essentiel aux outils de santé nécessaires pour contrôler la maladie.
Cette situation reste préoccupante et nécessite la contribution de plusieurs acteurs. C’est pour apporter sa pierre à l’édifice que l’autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire de la Commission Européenne (DG HERA) a annoncé un investissement de 20 millions d’euros, confié à l’Agence française de développement (AFD), pour financer le développement d’au moins deux nouveaux médicaments contre la dengue. Ce projet sera mis en œuvre par l’organisation de recherche à but non lucratif initiative Médicaments contre les Maladies Négligées (DNDi).
Essais cliniques
Avec ses partenaires de l’Alliance contre la Dengue (Dengue Alliance), DNDi mettra à profit son expertise technique et son expérience dans la conduite d’essais cliniques et le développement de médicaments innovants, sûrs et accessibles. L’organisation à but non lucratif a déjà développé 13 nouveaux traitements pour 6 maladies négligées, et a ajouté la dengue à son portefeuille en 2022.
Dans la cadre de ce projet financé par la DG HERA, deux essais cliniques de phase avancée dans des pays fortement affectés par la dengue seront conduits, afin d’évaluer l’efficacité d’au moins deux candidats-médicaments prometteurs. Ces molécules pourraient alors devenir des traitements efficaces, abordables et accessibles à l’échelle mondiale, capables d’atténuer la gravité de l’infection et de contribuer à limiter sa transmission.
« La dengue touche environ 390 millions de personnes chaque année et exerce une pression considérable sur les infrastructures de santé des pays endémiques. La hausse des températures et la dégradation continue des écosystèmes ont contribué à l'augmentation de la transmission locale en Europe. C'est pourquoi la DG HERA a identifié les maladies à transmission vectorielle comme étant l'une des principales menaces contre lesquelles il faut se prémunir. Ce projet, financé dans le cadre du programme EU4Health 2025, répond directement à notre objectif de renforcement de la préparation aux futures urgences sanitaires, non seulement en Europe, mais aussi à l'échelle mondiale », a déclaré Florika Fink-Hooijer, directrice générale de la DG HERA.
« Il y a un besoin urgent de médicaments contre la dengue, et l'AFD s’est engagée à jouer un rôle de premier plan, en s’appuyant sur la science et les partenariats, afin de développer des traitements efficaces et accessibles à tous, en particulier dans les pays dont les infrastructures de santé sont fragiles. Ce projet de R&D soutenu par la Commission Européenne DG HERA s'inscrit pleinement dans la Stratégie française en santé mondiale (2023-2027), qui s’engage en faveur de la lutte contre les maladies tropicales négligées. L'AFD mettra à profit toute son expertise, sa vaste expérience dans la gestion de programmes de santé ainsi que ses outils financiers pour enfin donner à l'humanité les médicaments contre la dengue dont elle a besoin », a déclaré Agnès Soucat, directrice de la division de Santé et protection sociale de l'AFD.
En France métropolitaine, le moustique vecteur est présent dans 71 départements et le nombre de cas de transmission autochtone de la maladie est en augmentation régulière. La dengue est endémique dans de nombreux territoires d’Outre-Mer. Une recrudescence des cas a été signalé par l’Agence Régionale de Santé en Guadeloupe début octobre.
« La France se tient aux côtés de l’Union européenne, de l’AFD et de son partenaire technique DNDi pour mener à bien le développement de traitements indispensables contre les formes graves de la dengue, afin de répondre à une urgence sanitaire qui touche non seulement l’Europe, mais aussi le monde entier », a déclaré Anne-Claire Amprou, Ambassadrice Santé Mondiale de la France. La question cruciale de la surveillance et du contrôle des maladies aggravées par le climat, telles que la dengue, figurera en bonne place parmi les thématiques à l’ordre du jour du Sommet One Health qu’accueillera la France, à Lyon, le 7 avril 2026, journée mondiale de la santé.
Outre la réalisation d'au moins deux essais cliniques, le projet financé par la DG HERA comprend l'identification et la mise en place de partenariats industriels afin de soutenir le développement de médicaments et le futur accès aux potentiels nouveaux traitements. Il inclut aussi le soutien à la création d'un réseau de centres cliniques et d’autorités de santé partenaires de l’Alliance contre la Dengue, un partenariat international d'institutions de recherche dans les pays endémiques, notamment le Brésil, l'Inde, la Thaïlande et la Malaisie. Ces quatre pays accueilleront les essais cliniques qui permettront d’évaluer les potentiels médicaments.
« La dengue est l’une des plus graves menaces pour la santé humaine à l’échelle mondiale, et nous saluons cet investissement majeur de l’Union européenne visant à soutenir la recherche scientifique et à fournir aux patients les médicaments dont ils ont tant besoin », a déclaré le Dr Luis Pizarro, Directeur exécutif de DNDi. « C’est un investissement pour l’avenir, pour une meilleure santé et une meilleure résilience pour des millions de personnes dans les communités déjà les plus durement touchées par la dengue, et dans celles qui risquent de l’être dans les années à venir », a-t-il ajouté.
Les premiers résultats d’études épidémiologiques menées par DNDi et ses partenaires montrent que la dengue est aussi répandue dans de nombreuses régions d’Afrique, où son fardeau était jusqu'à présent considéré comme faible.
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