Renforcer les compétences et accélérer la connaissance de la biodiversité végétale grâce aux sciences citoyennes et à l’intelligence artificielle : c’est l’ambition de la formation Pl@ntNet qui s’est tenue du 2 au 4 décembre à Yaoundé, réunissant chercheurs, enseignants et acteurs de la gestion des espaces naturels et cultivés, autour d’un même enjeu : mieux connaître, reconnaître et valoriser les plantes du Cameroun.
Organisée dans le cadre du projet AFRICAM, avec l’appui de l'initiative internationale One Forest Vision (OFVi) et de l'Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD), cette formation s’inscrit dans une dynamique régionale de renforcement des capacités pour la surveillance et la gestion durable des écosystèmes. Elle s’appuie sur Pl@ntNet, une plateforme internationale de sciences participatives co-développée par des instituts de recherche français (Cirad, Inria, Ird, Inrae) et utilisée chaque année par des millions de citoyens et de professionnels dans le monde.
Pl@ntNet permet à tout utilisateur, via un simple smartphone, d’identifier des plantes à partir de photos et de contribuer à une base de données mondiale sur la biodiversité. Les images partagées nourrissent en retour un algorithme d’IA de nouvelle génération, continuellement amélioré grâce à un système d’apprentissage coopératif mêlant expertise humaine et intelligence artificielle.
Cet atelier, organisée au siège de la direction régionale du Cirad, a précisément permis aux participants camerounais de comprendre ce fonctionnement, d’installer et paramétrer l’application (y compris en mode hors ligne), de réaliser leurs premières identifications, puis de contribuer activement à l’enrichissement de la flore « Afrique tropicale du Centre-Ouest », l’une des plus riches mais encore parmi les moins illustrées dans les bases de données internationales.
Une formation tournée vers la pratique et l’action
Alternant exposés, démonstrations, exercices en salle, séances de terrain et travaux en groupe, le programme a permis aux participants de :
* maîtriser les bonnes pratiques de prise de vue et de géolocalisation,
* comprendre les principes de qualité, de gouvernance et de partage des données,
* créer et animer des groupes thématiques ou territoriaux,
* explorer les usages scientifiques et opérationnels des données Pl@ntNet : suivi de la flore, gestion d’aires protégées, agroécologie, éducation, recherche.
La journée du 4 décembre a été consacrée à une session pratique sur une parcelle agro-forestière, permettant de transformer les apprentissages théoriques en compétences de terrain directement mobilisables.
Un partenariat stratégique pour l’Afrique centrale
Cette formation s’inscrit dans les efforts régionaux menés via One Forest Vision (OFVI) pour rassembler les données botaniques disponibles, combler les manques qui persistent dans les flores tropicales et renforcer la participation des communautés scientifiques et citoyennes locales. Le Cameroun, riche d’une biodiversité exceptionnelle, joue un rôle central dans cette dynamique.
Au-delà de l’atelier, l’objectif est clair : co-construire une communauté régionale de participants, renforcer la visibilité des plantes de la région, et fournir aux chercheurs, gestionnaires et décideurs des outils modernes pour suivre l’évolution des écosystèmes et mieux orienter les politiques environnementales.
Vers une meilleure connaissance et protection de la biodiversité
Grâce à cette collaboration internationale et à l’engagement des participants, le Cameroun renforce sa capacité à produire des données ouvertes et fiables sur sa flore, condition essentielle pour comprendre les transformations des paysages, anticiper les pressions environnementales, et accompagner les initiatives de conservation. Pl@ntNet, en mobilisant à la fois les citoyens, les botanistes et les innovations de l’IA, devient ainsi un outil stratégique pour une biodiversité mieux connue, mieux partagée et mieux protégée.





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