75 ans d'engagement scientifique au Cameroun : l’IRD fait son bilan et annonce des perspectives

L’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) a célébré les 18 et 19 novembre 2024, ses 75 ans d'engagement scientifique au Cameroun. À cette occasion, les contributions significatives de l'institut au Cameroun ont été mises en évidence.

En effet, depuis son installation au Cameroun, les réalisations de l’IRD ont enrichi le paysage scientifique du pays tout en renforçant les capacités locales. « L’appui de l’IRD a été déterminant pour valoriser les savoirs locaux tout en intégrant des méthodologies modernes et des outils technologiques adaptés. Grâce à cette collaboration, une nouvelle génération de chercheurs camerounais a été formée, prête à porter haut les couleurs de l’innovation et de la recherche scientifique », précise Rébecca Madeleine Ebelle Etamè, secrétaire générale du ministère de la Recherche scientifique et de l'Innovation, représentante de la ministre.

Entre autres projets qui encadrent cette coopération, le projet Africam qui se concentre sur la prévention des maladies d'origine zoonotique et est déployé au Cameroun, en Guinée, à Madagascar et au Sénégal. Au Cameroun, il est coordonné par l'Institut de Recherche des Plantes Médicinales (IRPM), représenté par le centre de recherches sur les maladies émergentes et ré-émergentes (CREMED). L'initiative vise à identifier les risques infectieux émergents liés aux activités humaines dans un contexte de changement climatique. Le projet Jeai Avosan, vise, quant à lui, une amélioration variétale pour optimiser la santé des légumineuses cultivées en zone soudano-sahélienne au Cameroun.

Toujours en termes de collaboration, l’IRD a contribué à hauteur de 10 % aux productions et publications scientifiques du Cameroun. Avec une mobilité scientifique accrue entre le Nord et le Sud, il souhaite continuer à enrichir cette collaboration, notamment dans les domaines de la santé, de l’agriculture, et de la gestion des grands bassins forestiers, a précisé dans son propos, Télesphore Sime Ngando, représentant de l’IRD au Cameroun.

Perspectives de la coopération

Le partenariat entre l’IRD et le Cameroun est sur le point de prendre une nouvelle dimension. Ceci, avec l’ambitieux projet de construction d’un Centre de référence de recherche sur les Biogéosciences de l’Environnement à Nkolbisson. Ce projet, soutenu par la troisième phase du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D), vise à établir une infrastructure scientifique de standard international, avec pour objectif de développer la recherche pour soutenir la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers du Bassin du Congo.

Pr Raphael Onguéne

Des experts des domaines de l’énergie, de l’océanographie, de l’intelligence artificielle, entre autres, ont également formulé des recommandations pour un renforcement de la coopération. C’est le cas de Raphaël Onguene, océanographe physicien, par ailleurs professeur à l’Université de Douala. « Pour renforcer l’économie bleue au Cameroun, il est essentiel d’accentuer la formation et la recherche. C’est vrai, il existe déjà un master régional en gestion intégrée des environnements littoraux et marins, mis en place depuis 2016 avec le concours de l’IRD et autres institutions ; une école nationale supérieure des sciences et techniques maritimes et océaniques ; ainsi qu’un projet sur l’économie bleue des pays de la CEEAC, mais ce n’est pas suffisant. Il en faut plus pour pouvoir résoudre les problèmes auxquels la ressource eau est confrontée ».

Les 75 ans de l’Institut de Recherche pour le Développement au Cameroun ne sont pas seulement une célébration de l’histoire, mais un tremplin vers l’avenir. Avec un bilan positif et des projets prometteurs, l’IRD est déterminé à continuer à contribuer au développement durable du Cameroun et à renforcer les capacités locales dans un monde en constante évolution.