C'est l'un des objectifs que se fixe le gouvernement dans le document révisé de stratégie de développement des chaînes de valeur de cette filière.
Par Maya Saha
C'est l'un des objectifs que se fixe le gouvernement dans le document révisé de stratégie de développement des chaînes de valeur de cette filière.
Par Maya Saha
« D'ici à 2030, le Cameroun devra être parmi les dix plus grands producteurs de cajou en Afrique et capable de transformer toute sa production ». Telle est la vision que se fixe la Stratégie de développement des chaînes de valeurs de la filière anacarde 2024-2030.
En effet, la stratégie a pour objectifs d'accroître durablement la productivité de l'anacarde ainsi que la transformation et la commercialisation du cajou et de ses produits dérivés. Pour se faire, elle cible, entre autres d'ici 2030, une production de 50 000 tonnes de cajou avec 25 000 tonnes transformées, 2 500 tonnes d'amandes blanches vendues sur le marché international et 2 500 tonnes d'amandes torréfiées vendues sur le marché national ; une superficie d'anacarde couverts de 100 000 hectares et un chiffre d'affaires des ventes de 50 milliards Fcfa réalisés.
Pour la mise en œuvre, le coût global de la stratégie est de 34,5 milliards Fcfa, soit 19,7 milliards pour l'accroissement durable de la productivité de l'anacarde ; 10,2 milliards Fcfa pour le développement de la transformation de la noix de cajou ; 1,8 milliards pour le renforcement de la commercialisation de la noix de cajou et de ses produits dérivés et 2,6 milliards Fcfa pour l'amélioration de la gouvernance et des capacités des acteurs dans la filière.
Elle devra, dans le cadre de sa mise en œuvre, entraîner la création d'emplois, l'augmentation des revenus pour les acteurs directs de la filière, le renforcement de la recherche agricole, l'amélioration des micro climats dans le bassin de production, l'amélioration de la sécurité alimentaire ainsi que l'accroissement des revenus de l'Etat.
Le document, officiellement remis au ministre de l’Agriculture et du Développement rural le 03 juillet 2024 à Yaoundé, au cours d'une cérémonie organisée conjointement par le Programme d'accompagnement des mutations du bassin cotonnier du Cameroun et le Programme d'appui au développement rural de la Giz, fruit de la coopération entre le Cameroun, l'Allemagne et l'Union européenne, fait suite à celle de 2019-2023, élaborée en 2018, du fait de l'existence de surfaces importantes favorables à la culture de l'anacarde, le climat, conditions cadres (infrastructures, services techniques, intrants), etc. Au terme de la mise en œuvre de la première stratégie, le taux de réalisation du plan d'actions est estimé à 20%, malgré des difficultés résidant dans sa mise en œuvre. « Je suis convaincue que cette stratégie soutenue par la Giz va permettre d'améliorer les chaînes de valeur pour l'agriculture et spécialement pour la noix de cajou au Cameroun », précise Corina Fricke, ambassadrice d'Allemagne au Cameroun.
Pour précision, l’anacarde est considéré comme un produit porteur pour l'économie camerounaise car, il constitue l'une des filières prioritaires de développement agro-industriel, notamment avec son produit phare qu'est la noix de cajou et ses produits dérivés (Pommes, Coques, noix brutes de cajou, amandes).
Ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbairobe
Je remercie la GIZ et l'Union européenne pour l'appui qu'ils nous ont apporté pour finaliser cette stratégie. C'est un document important pour le développement de la filière anacarde qui, malgré sa petitesse, a un apport important dans la création de richesses en milieu rural dans notre pays, parce qu'elle prévoit qu'à l'horizon 2030, le Cameroun puisse produire 50 000 tonnes de noix, se situant ainsi dans le top 10 des producteurs mondiaux de cajou et générer 50 milliards Fcfa de revenus dans la zone couverte par cette filière qui présente de nombreux avantages. Non seulement elle apporte des ressources complémentaires aux populations rurales des zones soudano-sahéliennes et les zones de haute savane, mais aussi elle permet d'accéder au foncier, aussi de restaurer le sol et d'arrêter la déforestation et permet enfin de créer des emplois. Nous croyons que c'est une filière très importante parce qu'elle crée de la richesse et permet d'équilibrer notre balance commerciale parce qu'une bonne partie de la production sera exportée.
Minader - Gabriel Mbairobe
Présidente du Reseau des associations des femmes de la région de l’Extrême-Nord
Notre association recouvre toute la région. Nous avons plusieurs actions sur le terrain dans les domaines comme l'agriculture. Nos femmes font dans la culture du coton, de l'anacarde. Pour cette dernière filière en particulier, les femmes transformaient, mais elles n'ont pas de renforcement de capacités. Les moyens leur manque. Cet atelier vient à point nommé pour qu'elles puissent produire davantage et qu'on puisse avoir des axes pour exporter nos produits.
Nous rencontrons plusieurs difficultés dont la principale est liée aux espaces. Ce n'est pas facile d'avoir les terres, surtout pour la femme. Il faut faire un plaidoyer ou louer des champs qui sont en petites superficies et de courte durée. On a fait des plaidoyers pour pouvoir avoir des terres afin que l'activité soit bien menées.
Aïe Biri Jacqueline
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