Un plaidoyer accompagné par la GIZ voudrait booster le niveau de production des denrées alimentaires dans le respect de l’environnement. Les acteurs de cette initiative se sont retrouvés les 9 et 10 octobre à Yaoundé
Un plaidoyer accompagné par la GIZ voudrait booster le niveau de production des denrées alimentaires dans le respect de l’environnement. Les acteurs de cette initiative se sont retrouvés les 9 et 10 octobre à Yaoundé
Des acteurs de la transformation alimentaire se sont retrouvés à Yaoundé du 9 au 10 octobre 2024. Au cours d’un atelier qu’a présidé Gabriel Mbaïrobé, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (MINADER).
Jean Pierre IMELE, ingénieur agronome, pratique l’agriculture durable depuis plus de deux décennies avec une expérience de 15 ans hors du Cameroun. A la retraite, il est aujourd’hui le président du Réseau des horticulteurs. « Nous avons découverts l’agriculture biologique avant les occidentaux. Nous nous nourrissions sainement avec les produits issus de nos champs. Il est important que nous reprenions nos techniques agricoles qui sont respectueuses de l’environnement et procurent du bien à nos organismes », signe-t-il. Comme lui, Jean Marie Sop, opérateur biologique, est aussi convaincu qu’il est temps de se tourner véritablement vers la durabilité pour produire les denrées alimentaires. « Si l’on met sur la balance les produits durables et les risques de santé auxquels s’exposent ceux qui consomment les denrées alimentaires obtenues à partir de l'utilisation des procédés de synthèses chimiques, le choix sera porté sur les bio », soutient celui qui rappelle que l’utilisation des intrants chimiques a fait son temps et que celle-ci visait à préserver l’Occident d’une quelconque famine après les guerres.
Les deux opérateurs biologiques se son confiés à Sciences Watch Infos à Yaoundé lors de cet atelier de plaidoyer du Programme global Systèmes et politiques agricoles durables (AgSys). Un programme du ministère Fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) mis en œuvre par la Coopération allemande (GIZ) en partenariat avec le MINADER, pour un montant de cinq millions d’euros (plus de trois milliard de FCFA) et une durée de trois ans (2024- 2027). L’AgSys a déjà permis le renforcement des processus de transformation vers des systèmes agricoles au Cameroun, au niveau régional et mondial. Le programme se base sur le plaidoyer des acteurs pour faire bouger les lignes au niveau de la réglementation.
Saine pour l’environnement et socialement équitable
Utilisation de la cendre, de la fiente des poules, de l’urine de lapin et d’autres produits biologiques pour fertiliser les champs et les débarrasser des nuisibles sont quelques recettes que prônent aujourd’hui des opérateurs biologiques. Il s’agit de tourner le dos aux intrants chimiques qui ont fait leur preuve pour la résolution des problèmes qui se posaient à une certaine époque. Des pratiques que certains sceptiques trouvent moins rentables que l’agriculture non-durable. Mais: « L’agriculture durable a bénéfique. Il faut juste lever quelques contraintes liées à l’itinéraire technique, l’organisation de la traçabilité de la semence biologique ou durable, l’organisation de la mise dans le marché, des contraintes que nous comptons lever lors des ateliers comme celui-ci », tranche relève M. IMELE. Un discours qui enregistre des adeptes.
Venue prendre part à l’atelier, Marie Mballa Biloa, Présidente de l’Association des Bayam Salam (ASBY), première convertie par les vertus de l’agriculture durable, promet de sensibiliser les membres de son groupe. « C’est un projet innovant. J’ai été touchée d’apprendre que ceux qui consomment des produits durables n’ont pas besoin de médicaments parce qu’ils ne tombent pas malades. Et quand je vois ce que les produits non-biologiques ont causé à ma santé, je m’inscris tout de suite comme disciple de la promotion du bio. Il faut nous sensibiliser et nous former davantage parce que c’est ce qui nous aide à renforcer nos capacités dans les différents domaines », a souhaité la Président d’ASBY.
Comme un poisson dans l’eau, Elie Mvogo, responsable d’une coopérative paysanne, lui, salue l’initiative qui rejoint ses convictions. « J’ai 94 ans et j’ai commencé l’agriculture durable depuis longtemps et l’on m’a traité de fou. J’ai conseillé à mes frères et sœurs de ne pas utiliser les intrants chimiques parce qu’ils ne sont pas adaptés à nos sols qui, contrairement à ceux des occidentaux produisent de la chaleur. L’engrais chimique, par exemple, aide à chauffer le sol froid. »
Des spécialistes définissent l’agriculture durable comme celle qui est économiquement viable et pérenne, saine pour l’environnement et socialement équitable.
Le foncier, les semences, la durabilité, les interprofessions, attendent un cadre réglementaire approprié. Le ministre a indiqué que des dispositions sont déjà prise au niveau du MINADER et que d’autres aspects, comme le foncier et l’interprofession bien que ne relévant pas entièremeent de sa compétence sont aussi en examen.
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