C'est la quintessence de la déclaration de la société civile issue de la conférence de la société civile de la sous-région tenue du société civile tenue du 29 au 31 juillet 2024.
Par Sintia Dounang
C'est la quintessence de la déclaration de la société civile issue de la conférence de la société civile de la sous-région tenue du société civile tenue du 29 au 31 juillet 2024.
Par Sintia Dounang
« Les forêts du bassin du Congo à la croisée des chemins : Entre conservation, exploitation et développement durable ». Tel est la thématique centrale qui a réuni la société civile du Bassin du Congo (Cameroun, RCA, Congo, Gabon, RDC, Guinée Équatoriale), du 29 au 31 juillet 2024 à Yaoundé.
Au terme des travaux, les Osc du Bassin du Congo, pour les activités extractives dans les zones forestières (agriculture industrielle, exploitation minière et des hydrocarbures, exploitation forestière et infrastructures), la conservation et protection de la biodiversité et les Mécanismes du marché Carbone (compensations carbone et compensations biodiversité), s'engagent, entre autres, à : évaluer leurs actions de plaidoyer pour apprécier leurs impacts à travers les changements opérés dans les politiques et les engagements des États ; mettre en place des dispositions de suivi des politiques privées et nationales, et de contrôle des engagements pris par les États dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, la protection de la biodiversité et la protection des droits des peuples autochtones et des communautés locales ; porter un plaidoyer auprès des États en vue de les inciter à décréter une Journée régionale du Bassin du Congo. Ceci, en vue de célébrer ses valeurs, la protection de l´environnement et les droits des peuples autochtones et des communautés locales ;
Par ailleurs, ces Osc, prennent-elles également l'engagement de renforcer le transfert d'expériences et de technologies entre les communautés du bassin du Congo pour la valorisation et la monétisation des ressources naturelles des communautés ; promouvoir les nouvelles approches de conservation basées sur les droits (foresterie communautaire, APAC...) et l´implication des peuples autochtones et des communautés locales ; évaluer les projets carbones afin d'en identifier les aspects vertueux et néfastes et tirer les enseignements pour leur implémentation dans les différents pays du bassin du Congo ; initier et dérouler des plaidoyers pour établir un cadre législatif et réglementaire pour la mise en œuvre du marché carbone dans le bassin du Congo, ainsi que pour le prélèvement des taxes sur la production de combustibles fossiles par les grandes entreprises afin de soutenir les levées des fonds pour l’atténuation, l’adaptation et le financement des pertes et dommages au pays du bassin du Congo ; promouvoir des actions collectives vers un nouvel objectif de financement climatique plus vaste, accessible et basé sur des subventions, où les pays riches paient leur juste part pour l'action climatique comme le prévoient les débats à la COP 29 en Azerbaïdjan. Enfin, soutenir de façon collective la Convention fiscale des Nations Unies (UNTC), proposée par les gouvernements africains. Celle-ci vise à mettre fin aux lacunes internationales entraînant une perte importante de ressources financières essentielles qui auraient dû être consacrées au développement socio-économique de l'Afrique et de ses habitants.
Stella Tchoukep
Chargée de campagne Forêt chez Greenpeace Afrique
« La résolution portant sur la protection des peuples autochtones est très importante. On se rend compte que dans le bassin du Congo, I y a des peuple autochtones, ce n'est plus une discussion. Aujourd'hui il faut protéger leurs droits et défendre leurs intérêts. Dans certains pays il y a des législations. la RCA par exemple à ratifié la convention la plus importante, la convention 169 de l'OIT et malheureusement on se rend compte que l'implémentation ne suit pas. Il n'y a pas d'effectivité et les droits sont toujours violés. On a la République du Congo et la RDC qui ont deux législations importantes, justement pour reconnaître le statut des peuples autochtones et aussi de protéger leurs droits. Malheureusement on va se rendre compte que sur le terrain il y a toujours des violations qui continuent, on va attribuer sans tenir compte, malgré qu'il y ait une législation qui reconnaît le consentement libre, informé et préalable, on va se rendre compte qu'il y a toujours des projets de développement qui sont menés sans le consentement des peuples autochtones, en violation de leur droit à la terre et tout ce qui contribue à leur deguerpissement, à la perte de leur identité culturelle. Dans les pays comme le Cameroun, on n'a pas de législation spécifique sur les peuples autochtones, donc leur statut de peuples autochtones n'est pas reconnu. La résolution c'est justement de dire qu'il faut renforcer le dispositif dans le bassin du u Congo pour reconnaître le statut de ces peuples, mais également pour mettre en œuvre le contenu de ces législations car ça ne sert à rien d'adopter des législations, peut-être pour avoir des financements, il faut les adopter pour contribuer au développement et à l'épanouissement de ce peuple.
La résolution relative à la finance climatique est adressée à la communauté internationale. C'est de dire que nous devons protéger et préserver le Bassin du Congo. Pour cela, il faut mobiliser les financements parce que le besoin de développement est légitime pour tout pays. Maintenant, pour préserver les forêts, il faudrait bien que les États aient suffisamment de moyens, déjà pour protéger les forêts, mais également pour contribuer au développement d'autres secteurs ».
Interview
Sa Majesté Bruno Mvondo
La forêt est la base de l'industrialisation
Selon le président du Réseau des chefs traditionnels d’Afrique (RECTRAD) pour la gestion durable de la biodiversité et des écosystèmes des forêts estimé que la forêt, premier gisement en matières premières, doit absolument être préservée.
Lorsqu'on parle préservation des forêts, environnement, on voit d'abord les populations autochtones et les communautés locales. Vous qui êtes au centre de cet écosystème, quels sont les difficultés auxquelles ils font face ?
Les problèmes sont énormes. Que ce soit au niveau social, économique, culturel ou même spirituel, nous vivons pleinement les impacts de la déforestation ou alors de la destruction de nos forêts. C'est pour cette raison que les autorités traditionnelles sont en train de faire un plaidoyer pour dire que nos forêts se meurent et nos traditions aussi. Nous remercions l'occasion qui nous est donné à travers cet atelier de Greenpeace Afrique pour qu'on puisse remettre cela à la face du monde entier et interpeller toutes les parties prenantes à la préservation de nos forêts de manière active, pas seulement à travers les discours. Chacun de nous est responsable quelque part. Tous, nous sommes coupables et chacun à son niveau doit faire des efforts pour la préservation de cette forêt.
Qu'est-ce qu'on peut considérer comme étant des avancées dans cet état des choses ?
Les lignes bougent. Les lignes bougent parce qu'il y a des rencontres comme celles-ci, parce que dans tous les pays de l'espace COMIFAC, on est en train de voir comment faire bouger les choses à travers le Plan de convergence de la COMIFAC et à travers les différentes dispositions des différents États. Tout dernièrement, c'est encore le Cameroun qui prenait des dispositions à la suite de la RCA, du Congo Brazzaville et de bien d'autres pays pour la protection des forêts. Il faut dire qu'en réalité, l'effort doit être collectif et nous devons partager nos expériences car en fait, un animal n'a pas de limite entre la forêt RDC, Congo, Gabon, Tchad, etc. Cela veut dire que c'est nous qui devons avoir des efforts concertés, des points de vue qui vont dans le même sens à l'exemple du Plan de convergence de la COMIFAC pour qu'on puisse juguler les impacts négatifs de la gestion non durable de nos forêts.
Quelles recommandations pouvez-vous formuler pour la préservation des forêts ?
La première recommandation est d'appliquer nos valeurs traditionnelles. Nous avons des valeurs traditionnelles qui trouvent en chaque essence de la forêt un esprit à préserver. C'est pour cela qu'un Africain authentique n'a jamais pris une machette ou une hache pour abattre ou défricher sans avoir adressé une prière à la ressource concernée. Nous avons même été taxés d'animistes et bien d'autres. Nous appelons donc les uns et les autres à se rappeler que la spiritualité africaine est basée sur nos ancêtres et nos ancêtres se trouvent dans l'univers physique, mineral et bien d’autres. Partant de là, nous comprenons qu'il faut préserver tant la faune que la flore et les écosystèmes.
La deuxième formulation est que c'est à travers la forêt, la ressource ligneuse et la ressource non ligneuse que nous exprimons tous nos savoirs traditionnels, début de l'industrialisation. En fait toutes ces industries alimentaires, cosmétiques, vestimentaires par des savoirs traditionnels que nous déployons à l'endroit des différentes ressources qui nous entourent et le premier gisement de ces ressources c'est la forêt. Plus loin, si nous parlons de forêt sacrée et nous remercions le Cameroun d'en faire un problème spécifique, à savoir la préservation des forêts sacrés et quand on parle de forêts sacrées, nous appelons toutes les autorités traditionnelles avoir dans quelle mesure avoir des espaces forestiers sacrés dans leurs différentes communautés. C'est le début des aires protégées communautaires et le début de la préservation de ce qu'on peut appeler le fondement, le lieu par excellence où nous allons transmettre nos connaissances traditionnelles à nos enfants de générations en générations.
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