Suite aux pluies diluviennes dans la région de l’Extrême-nord, l’arrondissement de Goulfey a perdu cinq de ses dignes fils, 2000 habitations, plus de 1000 hectares de champs de céréales. Dans un communiqué du 05 septembre, le maire de cette localité demande l’aide de la communauté nationale et internationale
Des images d’une rentrée scolaire cauchemardesque dans la région de l’Extrême-nord circulent sur les réseaux sociaux. Des élèves, transportés par pirogue pour rejoindre leurs établissements scolaires. Lesquels établissements sont envahis par des eaux des pluies diluviennes qui s’abattent dans la région depuis plus de deux semaines. Une crise très peu commentée, de l’avis de certains.
Des inondations ont déjà arraché environ cinq personnes à la vie et fait près de 2000 sans-abris à Goulfey dans le Logone et Chari. Dans un communiqué qu’il a signé il y a quelques jours et qui s’apparente à un cri de détresse, le maire de la commune Goulfey, Barka Mahamat, fait état de plus de 1000 hectares de champs de maïs, mil, sorgho détruits et de 1121 maisons détruites. Des estimations au rabais, car à en croire cette autorité municipale qui a accordé une interview à la Cameroon Radio Television, l’eau a déjà détruit 2000 maisons de sa circonscription. La commune a pu faire du porte à porte pour remettre des bâches à certains sans abris. Les écoles, les hôpitaux et autres bâtiments publics se sont transformés en lieux de recasement des sinistrés. « Nous tendons la main aux partenaires ainsi qu’aux autorités publiques afin qu’ils nous viennent en aide », a lancé M. Barka, qui craint que plusieurs villages de sa commune soient complètement raillés de la carte. L’élu municipal de Goulfey renseigne que sa municipalité, comme d’autres qui sont affectées par le phénomène, fait face à deux problèmes : des pluies qui continuent de tomber et des inondations que celles-ci provoquent ; difficile pour les pour populations d’avoir du répit.
Une crise alimentaire guette plusieurs arrondissement de ce département
Le maire Barka essaie de faire ce qu’il peut avec des modiques moyens. « Il y a une certaine psychose : des maisons menacées d’effondrement qui continuent d’être occupées. J’ai entamé des sensibilisations pour que les occupants libèrent ces maisons et qu’ils aillent dans les familles d’accueil », a-t-il indiqué au micro de Line Renée Batongué. Selon lui, la fable médiatisation de la crise que traverse sa commune n’aide pas atteindre de bons résultats. Il affirme qu’une crise alimentaire guette plusieurs arrondissement de ce département souvent impacté par des longues périodes de sécheresse qui contribuent à la baisse du rendement agricole. L’autre crainte ce sont les animaux morts noyés qui jonchent les cours et les rues de Goulfey dans un état de putréfaction avancée avec le risque d’une crise sanitaire dans les prochains jours. La région étant endémique au choléra et au paludisme saisonnier.
Le maire explique que son communiqué avait pour but de créer une certaine synergie locale des filles et fils de Goulfey avant d’attendre une quelconque aide extérieure. A Goulfey, relève-t-il, les populations ne sont pas suffisamment informées sur les alertes météorologiques de l’Observatoire national sur les changements climatiques (Onacc) et de la direction de la Météorologie nationale (Dmn). Il faut une sensibilisation étant donné le taux de scolarisation bas. Or pour les sept ou dix prochains jours, l’Onacc et la Dmn annoncent de fortes pluies dans la région de l’Extrême-nord ; de quoi faire perdre le sommeil au maire et aux populations là-bas. Toutefois Barka Mahamat ne baisse pas les bras. Se félicitant déjà des retombées de la sensibilisation qu’il a engagée, il se convainc de ce que la suite peut être gérée moins douloureusement.
L’incertitude d’une rentrée scolaire sereine plane aussi sur 145 écoles primaires et 45 établissements d’enseignement secondaire dans le Mayo Danaï. Les pirogues ont été mises à contribution pour le transport des élèves et enseignants.
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