Le résultat a été obtenu grâce à la compilation des travaux des chercheurs du monde effectués dans les six pays de cet espace, déjà connu comme poumon écologique.
Par Adrienne Engono Moussang
Le résultat a été obtenu grâce à la compilation des travaux des chercheurs du monde effectués dans les six pays de cet espace, déjà connu comme poumon écologique.
Par Adrienne Engono Moussang
L’importance du Bassin du Congo n’est plus à démontrer dans la lutte contre le réchauffement climatique. « La forêt tropicale du Congo séquestre 600 millions de tonnes métriques de dioxyde de carbone par an plus qu'elle n'en émet, soit l'équivalent d'environ un tiers des émissions de CO2 de tous les transports aux États-Unis », d’après la World Ressource Initiative. Le Bassin du Congo est alors en passe de confirmer cette suprématie planétaire en matière de biodiversité, surtout en ces temps où les ressources de l’Amazonie subissent des menaces. Les résultats des recherches effectuées par des scientifiques du monde entier dans cet espace révèlent de nouvelles trouvailles qui suscitent la curiosité. C’est au moins 742 nouvelles espèces qui comprennent 430 plantes, 140 invertébrés, 96 poissons, 22 amphibiens, 42 reptiles, 2 oiseaux et 10 mammifères. Parlant de la nouveauté, les experts du Fonds mondial pour la nature (WWF) expliquent que : « « Nouveau pour la science » signifie que l'espèce a été formellement identifiée et documentée pour la première fois dans la littérature scientifique. Bien que récemment décrites par les chercheurs, beaucoup de ces espèces sont connues des communautés locales depuis des générations. »
Une richesse à préserver
Ces nouvelles ressources biologiques viennent s’ajouter à la riche biodiversité qui caractérise cette forêt de l’Afrique centrale. Les recherches ont été menées en dix ans (entre 2013 et 2023). Le rapport a été présenté à la presse internationale par une équipe du Fonds mondial pour la nature (WWF) au cours d’une session d’échange virtuel. La méthodologie a consisté à mener « des recherches de terrain approfondies, incluant la collecte de spécimens, l'analyse génétique et la documentation, souvent en collaboration avec les communautés locales ». L’on retrouve au Cameroun, 238 espèces, 25 en République Centrafricaine, 259 en République Démocratique du Congo, 59 en Guinée Équatoriale, 262 au Gabon et 65 en République du Congo.
Cette importante richesse du Bassin du Congo qu’il faut pourtant préserver, fait encore face à de nombreux défis. « Nous sommes en train de perdre rapidement l'incroyable richesse du Bassin du Congo. Les forêts cèdent la place au développement – un développement dont ces pays ont besoin – et le changement climatique a déjà des effets tangibles. Les images satellites montrent que la forêt tropicale s'assèche. Alors qu'elle était d'un vert profond, elle ressemble aujourd'hui davantage à un terrain de football jauni. Les arbres produisent moins de fruits. Mais il y a encore tant à découvrir dans le Bassin du Congo », a indiqué Jaap van der Waarde, directeur des programmes de conservation du WWF dans le Bassin du Congo. Il va interpeler les uns et les autres à unir les forces pour la préservation de cette fortune naturelle. « Ensemble, évitons que ces richesses ne disparaissent avant que nous n'ayons eu l'occasion de les cartographier. C'est pourquoi nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement, les communautés locales et les populations autochtones, ainsi qu'avec les ONG partenaires, afin de veiller à ce que les nouveaux développements soient durables. Ensemble, nous protégeons la faune et la flore tout en améliorant les conditions de vie dans les pays du Bassin du Congo », a dit ce responsable du WWF.
Appel à l’action en synergie
Le WWF a produit un rapport intitulé Une nouvelle vie dans le Bassin du Congo : une décennie de découvertes d’espèces (2013-2023) dans lequel il rappelle la nécessité d’accroître les initiatives de conservation des écosystèmes fragiles du Bassin du Congo, poumon de l'Afrique. Ledit document s'inscrit dans la continuité du Rapport-Planète-Vivante 2024, dans lequel il est révélé une baisse inquiétante des populations mondiales de la faune, précisément dans les régions tropicales.
« Le Bassin du Congo n'est pas seulement un refuge de biodiversité ; il est essentiel au bien-être de plus de 75 millions de personnes qui dépendent de ses ressources pour leur alimentation, leur abri et leur identité culturelle », a indiqué le Dr Martin Kabaluapa, directeur régional du WWF pour le Bassin du Congo. « Ce rapport est un appel à l'action pour les gouvernements, les conservateurs et les communautés, afin qu'ils unissent leurs efforts pour protéger ce patrimoine naturel irremplaçable. Alors que nous célébrons ces découvertes, nous reconnaissons également la responsabilité urgente de préserver cet écosystème vital », va-t-il ajouté.
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