Par une marche initiée par la Société des gynécologues obstétriciens du Cameroun (SOGOC), les hommes et les femmes des médias ont sensibilisé des habitants de Yaoundé le 28 novembre.
Par une marche initiée par la Société des gynécologues obstétriciens du Cameroun (SOGOC), les hommes et les femmes des médias ont sensibilisé des habitants de Yaoundé le 28 novembre.
S’il y a une couche de la population qui est très exposée à la violence numérique, c’est celle des journalistes. Au quotidien, à cause de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans l’exercice de leur métier, les professionnels des médias reçoivent des messages de harcèlement de toute sorte. Et des témoignages sont quelque peu étonnants. « A une fréquence régulière, je reçois dans ma boîte e-mail une message baptisé « rapport de sécurité ». Dans ce dernier, l’on me demande d’envoyer de l’argent de tout urgence si je ne souhaite pas qu’ils affichent mes images pour promotion de la pornographie », s’est confiée une femme journaliste. Une autre a dit qu’on lui demande souvent de compléter son dossier pour sa participation à des conférences internationales à l’étranger dans des domaines qu’elle ne couvre pas. Une autre encore a relevé qu’elle reçoit souvent des messages lui demandant ses coordonnées bancaires pour le virement suite à une compétition à laquelle elle n’a pas postulé mais qu’elle aurait remportée. Les cas se comptent par dizaines, voire plus.
Ce qui explique la marche des membres de la plateforme-médias sur les artères du quartier Nkoleton dans le premier arrondissement de Yaoundé le 28 novembre. Arborant des T-shirts et casquettes de couleur orange, ils portaient le principal message sur une banderole. Pour « Mettre fin à toutes les formes de violence numérique à l’égard des femmes et des filles», thème choisi pour la Journée mondiale de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) et qui a tout son sens. Pour SOGOC, dans un communiqué, il s’agit de lutter contre le harcèlement, les abus et l’exploitation en ligne qui contribuent de manière significative au large spectre des violences sexistes qui touchent nos communautés.
Bien que les femmes soient les plus exposées à ces violences, SOGOC a voulu associer les hommes à l’activité du 28 novembre, d’autant plus que, selon Rita Yenjong, chef du projet « plaidoyer pour des soins complets d’avortement (ACAC) » porté par SOGOC, aujourd’hui, les violences basées sur le genre n’épargnent pas les hommes.
A en croire SOGOC, en Afrique, environ une à trois femmes ont subi des violences physiques ou sexuelles au cours de leur vie. Avec la monté des médias et réseaux sociaux, la violence numérique demeure une réalité alarmante. Au Cameroun, environ 36 % des femmes ont été victimes de violences sexistes, notamment de harcèlement et de menaces en ligne. Ces violences ont souvent des répercussions sur la santé reproductive des femmes, entraînant un stress accru et des complications de santé La SOGOC estime que : « 25 % des décès maternels sont liés à des pratiques d'avortement non médicalisées une conséquence tragique des grossesses non désirées résultant de violences. Faute d'accès à des services sûrs, de nombreuses femmes sont contraintes de recourir à des avortements clandestins, ce qui entraîne souvent de graves complications, voire le décès. »
« Chaque femme mérite de faire des choix éclairés concernant son corps, et il est essentiel de lui offrir des espaces sûrs pour ce faire. Cela implique de lutter contre les obstacles posés par la violence numérique, qui peut dissuader les femmes de demander de l'aide », indique le communiqué de la SOGOC qui affirme que son devoir est de promouvoir les soins de reproduction de qualité à toutes les survivantes des viols.
« Nous appelons les décideurs politiques, les professionnels de santé et la société civile à agir immédiatement pour lutter contre la violence numérique et garantir des environnements numériques sûrs et bienveillants. Les initiatives d’éducation et de sensibilisation sont essentielles pour autonomiser les femmes et leur donner les moyens de relever ces défis sans crainte.
« Ensemble, œuvrons à mettre fin à toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles, dans le monde physique comme dans le monde numérique. En promouvant une culture du respect et du soutien, nous pouvons bâtir un avenir où chaque femme au Cameroun vivra à l’abri de la violence, aura accès à des soins de santé de qualité et pourra s’épanouir dans un environnement sûr », lit-on dans le communiqué de SOGOG.
Ce fut donc l’occasion pour les membres de la plateforme médias de SOGOC d’expliquer que les VBG concernent aussi bien les hommes que les femmes, et de souligner l’importance du dialogue en toutes circonstances, dans le respect des droits humains de chacun.
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