Un instant de commémoration pour promouvoir cet espace, deuxième poumon écologique mondial. Un plaidoyer dans ce sens a été présenté lors d’un échange entre la société civile et les professionnels des médias le 21 mars à Yaoundé.
Par Adrienne Engono Moussang
Le Cameroun s’est joint à la communauté internationale, le 21 mars, pour commémorer la Journée internationale des forêts sur le thème : « forêts et alimentation. » Un thème qui illustre le rôle crucial des forêts dans la lutte contre l’insécurité alimentaire dans le monde.
Autour de Greenpeace, des responsables de la société civile ont échangé avec des femmes et hommes de médias sur les mesures à prendre pour sauver les forêts du Cameroun et du Bassin du Congo.

Les forêts du Bassin du Congo couvrent 180 millions d’hectares de superficie repartie dans six pays (le Cameroun, le Congo, le Gabon, la guinée Equatoriale, la République Centrafricaine et la République Démocratique du Congo). Avec une capacité de séquestration de carbone de 40 milliards de tonnes, pour une population de 90 millions d’âmes. Selon le Dr Fabrice Lamfu, chargé de la campagne à Greenpeace Afrique, ce potentiel doit être célébré. « Il faut instaurer une journée régionale dédiée au Bassin du Congo », a-t-il soutenu. La journée, sans être une de trop, sera l’occasion de rappeler la place de la forêt du Bassin du Congo, deuxième plus grand massif forestier de la planète, a-t-il ajouté.
L’Ufa ne peut pas développer les communautés riveraines et autochtones.
Un massif forestier qui subit des menaces à cause du non-respect de la réglementation et qui affecte considérablement la sécurité alimentaire (à cause de la crise foncière et des changements climatiques, les prix des denrées alimentaires augmentent tous les jours, par exmple). Le cas de la forêt d’Ebo, située entre les régions du Centre et du Littoral est revenu dans les échanges. En fait Ebo fait l’objet d’une classification pour la création d’une unité forestière d’aménagement (Ufa) sur deux blocs ; respectivement celui de 51816 hectares, dans le département du Nkam et 16569 hectares dans la Sanaga maritime. « La forêt d’Ebo est notre garde-manger, notre pharmacie. Elle nous permet de stabiliser le climat lorsqu’elle n’est pas détruite », a indiqué sa majesté Victor Yetna, président de l’Association « Munen-Retour aux sources », fils d’Ebo, pour qui, l’Ufa ne peut pas développer les communautés riveraines ni autochtones.
Venue de Lomié dans la région de l’Est, Angèle Ankoh, qui encadre au quotidien les populations riveraines et autochtones dans ladite région, a déploré la violation du droit d’usage de ces couches sociales à qui est souvent refusé le prélèvement des produits forestiers non-ligneux, même pour leur survie.
Connu lors de la revendication pour l’annulation de la décision de création du parc de Ma Mbed Mbed, à l’Extrême-nord, le Pr Pierre Bello, coordonnateur national du Jag Sir Tupuri, dit qu’il ne croit pas à l’amélioration des conditions de vie des riverains des aires protégées et pense qu’il est important que les autorités dirigeantes prennent des décisions qui tiennent compte les lois et la réglementation du pays et qu’elles évitent de perturber des citoyens qui vivent déjà paisiblement dans leur village.

Les journalistes ont été invités à bien faire le travail pour permettre que les différentes décisions profitent à tout le monde, à en croire leur confrère Bernard Banda, journaliste d’investigation, qui a d’ailleurs partagé des impacts de ses reportages.
Commentaires 0