Santé mentale: Souffrance des femmes du troisième âge

Dans une maison de retraite à Yaoundé, deux vieilles dames crient à tue-tête. L’une d’elles, très intéressée par la lecture demande que des visiteurs lui apportent des journaux et des livres pour meubler ses heures d’insomnie. Les visiteurs, se regardent, tout ahuris. La dame va les éclairer : « je suis ancien cadre de l’administration camerounaise. J’ai pris normalement ma retraite. J’ai des enfants qui gagnent bien leur vie. Mais, j’ai été conduite ici parce que leurs enfants ne supportent pas ma présence chez eux », indique la vieille dame. A cause de son bavardage, confie-t-elle, elle a été qualifiée de « folle » et bonne pour l’isolement. Un bavardage que supporte pourtant les responsables de la maison de retraite, qui tant bien que mal, essaie de combler ce manque d’affection familiale.
Seulement, selon Justine Laure Menguene, Médecin psychiatre, sous-directeur de la santé mentale au Ministère de la Santé Publique, « le problème de stigmatisation, de marginalisation, les problèmes affectifs, les problèmes d’ordre professionnel qui vous donnent le dégoût de vous rendre à votre lieu de travail. Si ce mal être n’est pas bien géré, on tombe dans la maladie mentale. Il peut y avoir la dépression. »
« L’attention, l’écoute et la communication sont les maîtres-mots pour dompter les maladies mentales. Les familles doivent se prêter à cette règle », à en croire la spécialiste.
Le gouvernement, au travers du ministère de la Santé publique en collaboration avec la mairie de la ville de Yaoundé, a mis sur pied un dispositif pour la prise en charge des personnes souffrant d’affections mentales errant dans les rues. Le dispositif est installé à l’Hôpital Jamot de Yaoundé. L’on y trouve des salles d’hospitalisation équipées ont été aménagées. Plus de 100 personnes avaient trouvé place dans ce cadre. Mais les personnes âgées restent encore à l’abandon.