SAFE : production durable du cacao et café sans déforestation

Le projet « Agriculture durable pour les écosystème forestiers », lancé le 25 juin dernier à Yaoundé et mis en œuvre par la GIZ, va, entre autres, faciliter l’accès au financement.

Adrienne Engono

02/07/2025

Environnement

L’embellie du prix du kilogramme des fèves de cacao ces dernières années va avec l’amélioration de la vie des paysans. Mariages (légalisations des unions libres), constructions des maisons, achats des moyens de déplacement (motocyclettes, véhicules), accompagnement financier des enfants et des géniteurs, etc.

Seulement, à côté de ce progrès social et sociétal, il faut noter la dégradation de l’environnement qui s’accélère dans les campagnes du Cameroun. Chacun veut créera création de plantations ou l’extension de celles existantes impose la destruction des forêts et ce qui va avec comme biodiversité. Le ministère des Forêts et de la Faune du Cameroun a estimé à 22 millions d’hectares, la forêt du pays en 2018. Une forêt déjà et régulièrement éprouvée par l’exploitation illégale du bois, les techniques inadéquates de chasse, d’agriculture, le braconnage, l’exploitation minière.

Or, le Cameroun a adhéré aux nombreuses initiatives pour la gestion durable de son couvert forestier. C’est le cas de l’Accord de partenariat volontaire (APV/Flegt) signé avec l’Union européenne.
Le projet Sustainable Agriculture for Forest Ecosystems, entendez, Agriculture durable pour les écosystèmes forestiers (SAFE) lancé le 25 juin 2025 à Yaoundé par le ministre de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT) Alamine Ousmane Mey, semble s’inscrire dans cette lancée de la préservation des forêts.

Avec SAFE, il s’agira justement d’aider les producteurs à se conformer à la nouvelle réglementation de l’Union européenne contre la déforestation avec pour ambition, d’accompagner le pays dans sa transition vers une agriculture durable. Une agriculture qui se fait dans le respect des normes environnementales (sans déforestation).

SAFE, mis en œuvre par la Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit (GIZ), bénéficie d’un financement conjoint de l’Union européenne, du ministre de Affaires étrangères des Pays-Bas et du ministère Fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BZM). L’enveloppe est de 4 millions d’euro (un peu de 2,6 milliards de francs CFA), pour le Cameroun car SAFE, c’est une enveloppe globale de 65,55 millions d’euros. Il est présent dans dix pays à travers le monde : Brésil, Burundi, Cameroun, RD Congo, Équateur, Indonésie, Pérou, Vietnam, Ouganda et Zambie.

Stratégie nationale de développement (SND30)

Les filières cacao et café sont les principales concernées. SAFE mettra l’accent sur le Programme Cacao Durable de l’UE (SCP). Le projet va favoriser la collaboration dans sa mise en œuvre. D’ailleurs, la cérémonie de lancement à laquelle ont pris part des représentants des chefs de missions diplomatiques de l’Union européenne (UE), du Royaume des Pays-Bas et de la République fédérale d’Allemagne, des responsables de la GIZ, des ministères sectoriels, ainsi que des acteurs des filières cacao-café, témoigne à suffisance de ce souci de collaboration.

Dans son exécution, les ministres de l’Agriculture et du Développement rural et du Commerce, conduiront, en fonction des priorités, les activités. SAFE sera implémenté dans les régions du Centre, de l’Est, du Sud, du Sud-Ouest, de l’Ouest et du Nord-Ouest. L’approche inclusive du projet accorde une place de choix aux femmes, aux jeunes et aux populations autochtones.

Pour le MINEPAT, le Projet SAFE va appuyer la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (SND30). Laquelle stratégie accorde du crédit à la gestion durable de la diversité biologique.