Alors que près de 220 lobbyistes des secteurs des combustibles fossiles et des produits chimiques participeraient aux négociations sur le Traité mondial sur les plastiques à Busan en Corée du Sud, l'organisation émet de fortes inquiétudes.
Par Sintia Dounang
La présence des lobbyistes des industries polluantes menace les négociations relatives au traité mondial sur les plastiques à Busan, en Corée du Sud. C'est du moins l'inquiétude qu'émet Greenpeace Afrique. En effet, selon une étude récente du Center for International Environmental Law (CIEL), un nombre record de 220 lobbyistes des secteurs des combustibles fossiles et des produits chimiques participe à la 5e session du Comité intergouvernemental de négociation (INC-5).
Hellen Kahaso Dena, Chef du projet panafricain sur les plastiques à Greenpeace Afrique, souligne que cette infiltration des lobbyistes reflète une tentative délibérée de bloquer les progrès des négociations et de réduire l'ambition du traité. Elle déclare : « Les États membres ne doivent pas laisser une petite minorité préoccupée par ses seuls intérêts dicter l’avenir de notre génération et de la planète. » Graham Forbes, chef de la délégation de Greenpeace aux négociations et responsable de la campagne mondiale de Greenpeace USA, quant à lui, ajoute que l'industrie est prête à sacrifier l'avenir de la planète pour protéger ses intérêts. Il insiste par ailleurs sur le fait que la voix des lobbyistes ne doit pas prévaloir sur les impératifs moraux et scientifiques qui exigent un traité ambitieux.
Ainsi, Greenpeace appelle les États membres à agir avec fermeté et à proposer un traité qui réduise la production de plastique tout en assurant une transition équitable pour les travailleurs. L'organisation insiste également sur l'importance d'un accord solide visant à réduire les plastiques à usage unique, en réponse à une demande mondiale croissante pour des mesures concrètes contre la pollution plastique. Notons qu'en Afrique, la situation des déchets plastiques est préoccupante. Les villes africaines produisent près de 10 millions de tonnes de déchets plastiques chaque année. La gestion de ces déchets est souvent inefficace, avec un faible taux de recyclage et une infrastructure inadéquate pour traiter les déchets. Ce qui entraîne des impacts environnementaux et sanitaires considérables, affectant la qualité de vie des populations. Le Cameroun pour sa part produit environ 1,2 million de tonnes chaque année.
Greenpeace Afrique exhorte les acteurs à s'engager fermement pour garantir un avenir durable.
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