La déclaration de Brazzaville sur la Décennie mondiale de l’afforestation et du reboisement du 5 juillet sera examinée par l’Union africaine afin d’être transmise à la prochaine Assemblée générale des Nation Unies.
Par Adrienne Engono Moussang, à Brazzaville
Un point important s’inscrit dans l’ordre du jour du sommet de l’Union africaine prévu dans quelques jours à Accra au Ghana. Celui sur la Décennie mondiale de l’afforestation et du reboisement, objet de la Déclaration de Brazzaville, issue de la toute première Conférence internationale tenue en République du Congo. Le document, à en croire la représentante de l’Union africaine, a pris en compte les spécificités des écosystèmes des différents pays du continent. Il va inclure les préoccupations de tous les continents.

Denis Sassou Nguesso, président congolais
Une initiative du président congolais Denis Sassou Nguesso qui en a rappelé les raisons d’être. « La 27ème Cop en novembre 2022 en Egypte nous avait offert l’opportunité de lancer la décennie mondiale de reboisement afin d’amener la communauté internationale à accélérer le plaidoyer pour une planète verte », a déclaré le chef de l’Etat du Congo, à l’ouverture du segment des présidents africains, le 5 juillet au centre international de conférences de Kintélé, près de Brazzaville.
« Il faut remettre en cause les pratiques de gestion de nos forêts. Renoncer de manière urgente et définitive à la déforestation », a tranché le chef de l’Etat congolais. Dans notre culture, a indiqué le président, l’arbre est un compagnon inséparable de l’homme. Il assiste l’homme pendant son troisième âge dans son équilibre moteur. Dans les villages, les médiations et les dialogues se passent sous l’arbre à palabres et des solutions inattendues aux problèmes y sont trouvées. C’est encore l’arbre qui contribue à la lutte contre l’érosion, les inondations et les glissements de terrain et dans la santé, selon des études, un produit pharmaceutique sur quatre est fabriqué à partir de l’arbre. Réservoir de carbone, l’arbre ou alors la forêt contribue à la réduction du changement climatique.
Restaurer les zones dégradées
Les pays africains, reconnus par les différents intervenants qui se sont succédés pendant les assises, comme vulnérables face aux évènements climatiques extrêmes, doivent prendre leur destin en main. La première Conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement se présente donc comme une amorce de solutions à l’urgence climatique qui se vit à travers des canicules, des incendies de forêts, l’ensablement des cours d’eau.
Le tout, selon Denis Sassou Nguesso, réside dans la volonté d’agir. « Là où surgit la volonté il y a toujours une brèche pour la solution », va-t-il pointer.
« Il ne s’agit pas seulement de planter les arbres mais aussi de restaurer les zones dégradées. Le Gabon privilégie la régénération naturelle », a précisé le ministre gabonais des Eaux et Forêts, le colonel Maurice Ntsossui Allogo. L’Afrique doit restaurer 100 millions de terre dégradée d’ici 2030, selon la Banque mondiale. Le Cameroun compte 12 millions avec plus de 60% dans le septentrion, des dires du ministère de l’Environnement de la Protection de la nature et du Développement durable.

Photo de famille
La Déclaration commune des chefs-d’Etat africains charrie de nouvelles ambitions pour le sauvetage de la planète qui suffoque à cause du réchauffement climatique ; l’institution d’une distinction, la création d’un organe dédié à la décennie, la prise en compte des questions foncières et la préservation de la biodiversité avec l’implication des populations riveraines et des peuples autochtones, la création par les Nations Unies d’un organisme consacré aux forêts, entre autre.
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