Ladite entité qui a vu le jour à Yaoundé, au Cameroun, au cours d’un atelier national tenu du 02 au 04 septembre, s’inscrit dans le cadre du projet BN-ITTAS, développé dans le Bassin du Niger.
Par Sintia Dounang
Ladite entité qui a vu le jour à Yaoundé, au Cameroun, au cours d’un atelier national tenu du 02 au 04 septembre, s’inscrit dans le cadre du projet BN-ITTAS, développé dans le Bassin du Niger.
Par Sintia Dounang
Dans le cadre du projet « Améliorer la GIRE, la Gestion et la Gouvernance basées sur la connaissance du bassin du Niger et du système aquifère d'Iullemeden-Taoudeni/Tanezrouft (BN-ITTAS) », l'Autorité du Bassin du Niger (ABN) et le ministère de l'Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire organisent à Yaoundé du 02 au 04 septembre 2024, l'atelier national de mise en place de la plateforme de l’écosystème transfrontalier de la mosaïque du Plateau de Mandara au Cameroun. De manière spécifique, l’atelier qui a mobilisé des acteurs régionaux, nationaux et locaux engagés dans la lutte pour une gestion durable des ressources naturelles vise, entre autres à faciliter les concertations entre les différentes catégories d’acteurs en vue de la désignation de leur représentant dans les différents organes de la plateforme nationale de gestion de l’écosystème transfrontalier de la mosaïque du Plateau de Mandara côté Cameroun et la mise en place de ses différents organes.
« Les monts Mandara ne connaissent pas de frontières. Or actuellement avec la délimitation avec le Nigéria, il est question que les ressources naturelles qui proviennent de ces monts soient gérés de façon concertée. La mise en place de cette plateforme vise effectivement à ce que les communautés locales et les usagers de l'eau du bassin du Niger puissent collaborer afin que les ressources qui proviennent des monts soient gérées de façon durable. C'est pour cela que l'autorité du Bassin du Niger a pu mobiliser les financements nécessaires pour accompagner les États du Bassin à mettre en place cette plateforme et par conséquent faciliter la gestion concertée des ressources à travers les différents pays du Bassin », précise Guy Debok, directeur de l'aménagement du territoire et des zones frontalières au ministère de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire, par ailleurs représentant du Minepat, Alamine Ousmane Mey.
Pour précision, le Bassin du Niger fait face à des défis environnementaux majeurs. L'exploitation intensive et non régulée des ressources naturelles, la pression démographique croissante et des aléas climatiques, conduisent progressivement à la dégradation de ses écosystèmes. Plusieurs difficultés entravent une gestion efficace des ressources dans le Bassin du Niger, dont une exploitation non durable avec des pratiques agricoles et de pêche intensives, perturbant les cycles naturels et entraînant une réduction de la qualité des sols et des quantités d'êtres aquatiques ; les conflits d’usage à travers la compétition entre agriculteurs, pêcheurs et éleveurs qui engendre des tensions, souvent exacerbées par l'absence de coordination entre les parties prenantes. On enregistre également les changements climatiques via les sécheresses et inondations qui affectent la disponibilité de l'eau.
Les ateliers de l’ABN et du MINEPAT se poursuivent le 05 septembre avec celui sur la mise en place de la plateforme de l’écosystème transfrontalier du Complexe Binational Sena Oura/Bouba Ndjida.
Selon Allomasso Tchokponhoue, Coordonnateur Régional du Projet NB-ITTAS, le projet NB-ITTA est un projet financé par le Fonds mondial pour l'environnement est exécuté par quatre agences, dont l'Autorité du Bassin du Niger, l'Observatoire du Sahara et du Sahel, l'Unesco et l'organisation des Nations unies pour le développement industriel. Il a quatre composantes et couvre au total 11 pays. « En dehors des neuf pays de l'ABN (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigéria, Tchad), nous avons également l'Algérie et la Mauritanie. C'est un projet qui a pour objectif la gestion de la ressource en eau souterraine et les ressources en eau de surface du Bassin du Niger », a-t-il situé. Il a expliqué que : « Une étude a montré qu'il existe une relation de continuité hydraulique entre les eaux de surface du fleuve Niger et les ressources en eau souterraine. Cela suppose que si les eaux de surface sont contaminées, évidemment les ressources en eau souterraine le sont aussi. D'où aujourd'hui on parle de la gestion conjonctive. Au départ on séparait les deux ressources mais aujourd'hui, nous voulons à travers ce projet combiner les deux ressources pour un meilleur suivi des ressources en eau ».
Allomasso Tchokponhoue, Coordonnateur Régional du Projet NB-ITTAS
« De façon spécifique en ce qui concerne cet atelier, dans le Bassin du Niger nous avons tellement de ressources naturelles qu'il faut gérer. Et le projet NB-ITTAS a identifié trois écosystèmes partagés entre plusieurs pays. En Afrique de l'ouest dans le Bassin, nous avons le WAP (W, Arly, Pendjari), qui regroupe le Bénin et le Burkina-Faso ; les mosaïques du plateau de Mandara partagées entre le Cameroun et le Nigéria, le complexe binational transfrontalier de Sena Oura / Bouba Ndjida regroupant Cameroun et Tchad. Voilà les écosystèmes identifiés par le projet en vue de mettre en place la plateforme », a-t-il indiqué.
Allomasso TCHOKPONHOUE a relevé que : « la gestion des ressources naturelles à évoluée dans le temps. Au départ c'était une gestion restrictive où il ne fallait pas aller dans les parcs ou toucher à quoi que ce soit. Mais avec l'évolution, on a parlé de gestion participative où tous les acteurs sont ensemble et gèrent les ressources avec les partenaires. Aujourd'hui on a vu que dans un parc par exemple nous avons plusieurs acteurs qui interviennent. Donc à travers cette plateforme, nous allons mettre les acteurs dans un creuset unique pour discuter de la gestion de cet écosystème des mosaïques des monts mandara qui est très riche en biodiversité, avec assez d'espèces qu'on ne retrouve nulle part au monde. Toutes les parties prenantes à travers la plateforme vont travailler de manière concertée pour le bien de tout le monde et un développement durable ».
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