Cette recommandation de l’organisation au sortir de ce rendez-vous sur le climat vise à maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 °C.
Cette recommandation de l’organisation au sortir de ce rendez-vous sur le climat vise à maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 °C.
La COP30 s’est achevée à Belém le 21 novembre dernier. Les pays ont adopté un ensemble de mesures jugées « modestes », dont la création d’un mécanisme de transition juste visant à renforcer la coopération internationale. Cependant, l’absence d’accords formels sur la sortie des énergies fossiles et sur l’arrêt de la déforestation d’ici 2030 a fortement assombri les perspectives d’avancer vers les objectifs fixés par l’Accord de Paris.
Alors que le monde vient de connaître sa première année complète au-dessus de 1,5 °C, ces décisions prises à Belém apparaissent largement insuffisantes pour freiner les impacts climatiques déjà observables sur les populations et la biodiversité. Au moins 86 pays avaient soutenu l’intégration d’une référence explicite à la transition hors des combustibles fossiles dans les textes officiels, sans succès. De même, malgré l’appui de plus de 90 pays, le plan visant à stopper et inverser la déforestation mondiale d’ici 2030 n’a pas été entériné.
Face à ces blocages, le WWF a formulé un ensemble de recommandations à prendre en compte lors de la COP31. Il insiste notamment sur l’élaboration et l’adoption d’une feuille de route claire et contraignante pour sortir des énergies fossiles, conformément à la science et à l’objectif de maintenir le réchauffement sous 1,5 °C ; la ratification d’un plan mondial pour stopper et inverser la déforestation d’ici 2030, avec des mécanismes de financement adaptés aux pays forestiers tropicaux ; le renforcement massif les financements pour l’adaptation, afin de protéger les populations les plus exposées aux impacts climatiques ; un suivi rigoureux des engagements, pour éviter les promesses non tenues et les défaillances politiques observées à Belém ; le positionnement des peuples autochtones, des communautés locales et de la science au cœur des décisions, car leur rôle est crucial pour la résilience climatique et la protection des écosystèmes.
Pour le WWF, la COP30 n’a offert ni solutions concrètes ni trajectoire capable de remettre le monde dans les clous des engagements de Paris. Manuel Pulgar-Vidal, responsable mondial Climat et Énergie du WWF et ancien président de la COP20, déplore le manque d’ambition globale. « À l’issue de la COP30, la réalité est claire : des titres ambitieux et de grandes promesses ne se sont pas traduits par des actions à la hauteur. L’absence de plan crédible pour faire face à la crise climatique et le refus de reconnaître les moteurs fondamentaux de cette crise, comme les énergies fossiles, en disent long. Ces pays trahissent les populations qu’ils représentent et la science qu’ils connaissent. », précise-t-il.
Adaptation et financements
Le mécanisme de transition juste constitue l’une des rares avancées officiellement validées. Il reconnaît le rôle des peuples autochtones, des communautés locales, des Afro-descendants, et souligne l’importance des océans, des forêts et de la science. Toutefois, le WWF regrette l’absence de progrès significatifs sur l’adaptation – pourtant vitale pour les pays les plus vulnérables, ainsi que l’absence quasi totale de décisions sur les financements climatiques, indispensables pour passer de l’ambition à l’action. L’organisation reconnaît néanmoins que la COP30 a marqué une avancée sur le plan de l’inclusion, notamment grâce à la participation accrue des peuples autochtones, des communautés locales et de la société civile.
Fernanda de Carvalho, Responsable mondiale des politiques Climat et Énergie du WWF

« La Présidence de la COP30 est arrivée à Belém avec trois objectifs : renforcer le multilatéralisme, relier l’adaptation à la vie des populations et accélérer la mise en œuvre. Nous avons obtenu un mécanisme de transition juste qui répond au deuxième objectif, et c’est important. Mais il n’y a pas de progrès significatifs sur l’adaptation, qui constitue pourtant une bouée de sauvetage pour les pays les plus vulnérables. La question des financements, condition indispensable à l’action, est également absente des textes. Nous ne pouvons pas dire que la trajectoire définie par le bilan mondial de 2023 est aujourd’hui respectée. C’est une célébration bien sombre des dix ans de l’Accord de Paris. »
Mauricio Voivodic, Directeur exécutif de WWF-Brésil

« La COP30 a produit des résultats importants au-delà des seuls textes de négociation officiels, et cela doit être pris en compte. Le lancement du mécanisme “Tropical Forest Forever Facility”, destiné à financer la réduction de la déforestation dans les pays tropicaux, a été l’un des temps forts de Belém.
Il s’agissait probablement de la première COP où les combustibles fossiles et les forêts étaient au centre du débat, ce qui constitue également un pas important. Toutefois, le “Global Mutirão” manque d’ambition et de processus plus efficaces pour mettre fin à la dépendance aux énergies fossiles et pour stopper et inverser la déforestation. Ces soi-disant feuilles de route sont absolument cruciales et doivent rester au cœur des discussions climatiques au cours de l’année à venir. »
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