Pertes et Dommages : les acteurs non étatiques africains contre la localisation du réseau de Santiago à Genève

Face à la presse le 25 mars dernier, l’Alliance panafricaine pour la justice climatique, ses alliés et partenaires ont dit qu’il s’agit d’un moyen pour contrôler toutes les prises de décisions.

Adrienne Engono Moussang

31/03/2024

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Environnement

Le Réseau Santiago sur les Pertes et Dommages (SNLD) qui a tenu sa première réunion du 18 au 20 mars, à Genève et a choisi Genève, Suisse, comme hôte du secrétariat du SNLD.
« Une telle décision est un exemple de l’injustice mondiale et des tactiques de renforcement du pouvoir des pays du Nord contrôler tous les processus de prise de décision pour répondre au changement climatique à l’échelle mondiale », tranchent les responsables de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA), ses alliés et partenaires.
Au cours d’un point de presse le 25 mars dernier, ces responsables ont laissé entendre que : « Le Conseil consultatif s'est réuni en Suisse, et dont l'ordre du jour principal était d'examiner les aspects techniques rapport du Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS-UNDRR) sur le rapport coût-efficacité, comprenant une analyse coûts-avantages des divers endroits dans le monde comme options pour l'emplacement du siège social du Secrétariat d'un pool d'emplacements potentiels, s'est éloigné avec tact de la tâche et a évité les recommandations du rapport du UNOPS-UNDRR. »
Ils ont expliqué que : « Lors du processus d'évaluation, l’on a fortement recommandé Nairobi comme emplacement optimal pour héberger le réseau sur la base de leur analyse approfondie utilisant des méthodologies scientifiquement prouvées à partir d'une liste restreinte de divers autres endroits tels qu'Addis-Abeba, Bonn et Genève. Cette analyse de l'UNOPs-UNDRR au Conseil consultatif a été ignorée et le Conseil a choisi Genève, qui s'est classée troisième dans l'analyse. »
Pour ceux-ci : « Cette décision du Conseil démontre la conspiration soutenue des pays développés pour que les mesures de réponse climatique soient éloignées des pays africains et autres pays en développement qui devraient être à la hauteur du centre de l’appui au renforcement des capacités du SNLD. »
Six recommandations ont été faites à l’issu de la conférence de presse :
1. Condamnation unanime de la manière la plus ferme possible, de l’apparente subversion
des procédures fixées par le conseil consultatif et faire appel aux autorités investies du pouvoir de nomination, en particulier ceux d'Afrique et d'autres pays en développement, pour étudier la possibilité de collusion, de politique de la carotte et de manipulation de la part des pays industrialisés ;
2. Afin de retrouver la gloire perdue, le Conseil consultatif devrait, avec effet immédiat,
revenir sur leur décision mal intentionnée et adopter les recommandations de l'UNOPS-
UNDRR en choisissant à l'unanimité Nairobi comme hôte de la SNLD ;
3. Faire appel au président du Comité des chefs d'État et de gouvernement sur le climat
Changement (CAHOSCC) et le président de l'AGN à se prononcer et à contraindre rapidement
le Conseil consultatif de respecter et d'adopter les recommandations de l'UNOPS-UNDRR ;
4. Nous continuons d'exhorter le Conseil consultatif à promouvoir les principes de justice climatique, CBDR-C, les droits de l'homme, y compris les droits des enfants, et l'égalité des sexes, dans la lutte contre les pertes et Dommages ;
5. Appelons le Conseil consultatif à faire davantage preuve de bonne foi en mettant rapidement en place des structures qui garantiront que les pays et les communautés confrontés à des pertes et des dommages soient pris en compte le plus tôt possible et disposer des structures de gouvernance locale requises pour y répondre, cela ne peut pas se faire depuis Genève !
6. Appelons la SNLD à disposer de ressources durables, prévisibles et suffisantes (financières,
techniques et humaines) pour renforcer la capacité des pays à répondre aux pertes et dommages occasionnés par le changement climatique.