Cette nouvelle stratégie scientifique régionale vise à mieux coordonner la gestion des forêts du Bassin du Congo et renforcer l’impact de la recherche dans les politiques publiques.
Cette nouvelle stratégie scientifique régionale vise à mieux coordonner la gestion des forêts du Bassin du Congo et renforcer l’impact de la recherche dans les politiques publiques.
Réunis du 25 au 28 novembre 2025 à Libreville dans le cadre du colloque international du programme RESSAC (financé par l'Union Européenneet mis en œuvre par le CIFOR-ICRAF), chercheurs, institutions publiques et partenaires techniques ont adopté une Feuille de Route régionale qui redéfinit les priorités scientifiques des prochaines années. Pensé comme un outil stratégique, ce document ambitionne de transformer la manière dont l’Afrique centrale conçoit ses politiques forestières, en structurant une production scientifique plus cohérente, mieux financée et résolument orientée vers la décision publique.
Cette dynamique répond à un constat partagé : face à l’accélération du changement climatique, à la dégradation des écosystèmes et aux besoins croissants des populations, les pays de la sous-région ne peuvent plus agir isolément. Une approche collective et harmonisée s’impose pour préserver le Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical du monde.
La Feuille de Route repose sur cinq axes majeurs. Elle prévoit d’abord un diagnostic scientifique commun, afin d’harmoniser les priorités de recherche et d’établir une lecture partagée des enjeux forestiers. Elle propose ensuite la création d’un mécanisme régional de financement, destiné à stabiliser les ressources et à soutenir l’innovation sur le long terme. Le développement de pôles d’excellence et d’infrastructures mutualisées doit, pour sa part, renforcer les laboratoires, les plateformes techniques et les observatoires régionaux, afin de produire des données fiables et comparables.
Le document insiste également sur une meilleure intégration des résultats de recherche dans les politiques publiques, afin que les décisions forestières s’appuient sur des connaissances actualisées et scientifiquement éprouvées. Enfin, l’harmonisation des formations universitaires vise à préparer une nouvelle génération d’experts forestiers, formés selon des standards communs et capables de conduire les futures politiques de conservation.
Le ministre gabonais de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le Dr Simplice Désiré Mamboula, tout en saluant cette avancée, estime pour sa part qu’« il est important de renforcer les compétences, de partager les résultats de recherche et d’encourager l’innovation pour améliorer la résilience des écosystèmes. L’avenir du Bassin du Congo dépendra de la capacité collective à unir les compétences, à partager les connaissances et à valoriser durablement ce patrimoine naturel vital pour la région et pour le climat mondial ».
La Feuille de Route ouvre également la perspective d’un Forum scientifique continental, destiné à positionner davantage l’Afrique centrale dans les débats internationaux sur la gouvernance climatique. Cette initiative devrait renforcer la visibilité des chercheurs de la région et encourager la production d’expertises véritablement ancrées dans les réalités locales.


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