Comme chaque année, les campagnes de sensibilisation qui ont meublé le quotidien de certaines structures hospitalières et associations à Douala durant tout le mois d’octobre, visent à limiter les cas aggravés de cette maladie.
Comme chaque année, les campagnes de sensibilisation qui ont meublé le quotidien de certaines structures hospitalières et associations à Douala durant tout le mois d’octobre, visent à limiter les cas aggravés de cette maladie.
Au Cameroun comme dans le monde entier, le mois d’octobre revêt une importance particulière dans la lutte contre le cancer du sein. Baptisé « Octobre Rose », hôpitaux, associations, entreprises et institutions se mobilisent autour de la sensibilisation et du dépistage. Cette année encore, cet engagement s'est manifesté par une multiplication d’actions concrètes sur l'étendue du territoire : marches roses, dépistages gratuits, conférences de sensibilisation en entreprise ou en milieu scolaire. Dans la ville de Douala, des campagnes menées par des entreprises et organisations ont proposé des dépistages gratuits à plusieurs centaines de femmes. Selon les spécialistes, le dépistage précoce apparaît comme l’un des leviers majeurs pour améliorer les chances de guérison.

Chaque année au Cameroun, selon le ministère de la Santé publique, environ 3 000 à 4 500 nouveaux cas de cancer du sein sont détectés, souvent à un stade avancé, et un peu plus de 2 000 décès lui sont attribués. Au rang des personnes qui en souffrent, Patricia Kwedi, 39 ans et vivant dans la ville de Douala. En 2022, alors qu'elle assistait à une sensibilisation à l'hôpital général de Douala, une masse a été détectée dans son sein gauche. Au bout d'un moment, elle a évolué. « Au début, je pensais que c’était une inflammation. Mais quand la douleur a gagné mon bras, j’ai su que ce n’était pas normal », se souvient-elle. Quelques semaines plus tard avec le concours des médecins, le diagnostic est tombé : cancer du sein, stade 2.
Depuis lors, résolue à venir à bout de cette maladie, Patricia enchaîne des séances de chimiothérapie et de radiothérapie à l’Hôpital général de Douala. Entre autres effets, elle relève la fatigue, les nausées, la perte de cheveux, et surtout la peur de ne pas s'en sortir. « Ce qui fait le plus mal, ce n’est pas le traitement, c’est le regard des autres. Certains s’éloignent, comme si la maladie était contagieuse », dit-elle. Soutenue par une association qui accompagne les femmes atteintes de cancer, Patricia retrouve peu à peu la force de sourire. « Je ne sais pas ce que demain me réserve, mais je veux vivre chaque jour avec gratitude. J’apprends à vivre un jour après l’autre. »
Rosine Ewoh, 52 ans, femme entrepreneure, a découvert qu’elle est atteinte d’un cancer du sein en 2018. Après une mastectomie partielle et six séances de chimiothérapie, elle a pu s'en sortir. « J’avais perdu mes cheveux, ma confiance, et parfois ma foi. Mais j’ai aussi découvert ma vraie force : celle de continuer à sourire quand tout s’effondre. » Cinq ans plus tard, Rosine est en rémission complète. Elle a repris son activité professionnelle et s’engage dans la sensibilisation au dépistage précoce. Dans les hôpitaux ou lors des campagnes de sensibilisation désormais, elle partage son expérience avec d’autres femmes : « Je veux qu’elles sachent qu’on peut vaincre le cancer. Je suis une survivante, un signe de courage pour de nombreuses victimes. » précise-t-elle.
Au Cameroun, le cancer du sein représente la première cause de mortalité féminine par cancer. Pourtant, selon les oncologues, détecté à temps, il peut être guéri dans plus de 90 % des cas. « Le cancer n’est pas une condamnation. Ce n’est pas forcément synonyme de chimiothérapie. Plus on le détecte tôt, plus on a de chances de s’en sortir. » Des associations locales et communautaires multiplient les campagnes de dépistage et de soutien psychologique. Toutefois, les défis restent énormes : coût élevé des traitements, manque de structures spécialisées, tabous persistants.

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